2011 Exposition « Design up », Galerie Espace 54. Paris 6e,

Suite à une belle rencontre avec Thierry Vasseur, Juliette décide d’associer ses meubles Design 50’ 70’ aux photos de ses femmes pin-up et d’organiser à l’occasion de Art Saint-Germain-des-Prés, l’évènement :

Design-up

Pin up
La femme érotisée qui pointe son Beretta droit sur vous est une femme fatale que Thierry Vasseur, dont l’univers pop est depuis longtemps installé dans le polar en technicolor, interprète, pétri de son histoire et de ses influences dans un monde moderne excessivement violent et sexuel.

En effet, Thierry Vasseur est un familier des femmes dangereuses. Il les photographie pendant onze ans pour les couvertures de SAS et de Police des Mœurs. Il publie un livre de ses photos en avril 2005 « Eros et Thanatos », qui décrit le parcours atypique d’un homme qui découvre tardivement la photographie et dépeint à l’infini le nu féminin dans lequel il attribue à la femme un petit calibre qui la rend explosive. Il la pare de toutes les couleurs, de kitch, d’humour et de références jamais oubliées qui le portent vers une création de plus en plus singulière. C’est toujours de désir et de mort qu’il s’agit mais transposés dans un univers très seventies qui installe les dangereuses créatures dans un environnement décalé.
Des polars des années 30 jusqu’à la violence inouïe, esthétique et drôle des films de Tarantino, il admire et fait siennes les supers héroïnes de Strange, les fillettes des mangas japonais et la sublime Black Mamba de Kill Bill. A travers ses amazones du XXe siècle représentées de façon très plasticienne façon Pop Art et Surréalisme, Thierry Vasseur rend hommage à ces deux courants artistiques.

Homme de son siècle les techniques qu’il utilise rendent son œuvre unique et sidérale.


Juliette Aittouares-Caillon

Lorsque du mobilier scandinave côtoie une table Knoll et un tapis de Max Ernst, le tout éclairé par une lampe PH5 Poul Henningsen, il est fort probable d’être en présence de l’univers de Juliette qui n’aime rien tant que recréer dans sa galerie des espaces de vies en associant des designers et des époques, des couleurs et des matériaux.

Spécialisée dans le design des années 50 à 70, Juliette est non seulement une professionnelle qui se passionne pour le mobilier authentique de ces années-là, mais aussi une talentueuse scénographe qui met en scène ses meubles et s’amuse de leur éternelle modernité qui permet toutes les audaces.
« C’est bien de bousculer les choses et de faire des mélanges entre les designers, les matières et les styles. ».

Un mélange des genres, un vintage dynamique
Depuis trois ans et demi rive gauche, elle demeure à quelques encablures des galeries familiales. Père, mère et sœur se partagent entre la rue des Beaux arts, la rue de Seine, et le quartier Drouot où se confrontent modernes et contemporains, peintures, dessins, sculptures, photographies et vidéos.

Mais Juliette doit néanmoins trouver sa propre voie. C’est vers le design et l’esthétique industrielle qu’elle se tourne en organisant des expositions à thèmes associant mobilier, luminaire et tapis.

Parmi les objets qu’elle affectionne, Juliette nous cite le fauteuil Ch.et Ray Eames qui réussit selon elle à associer le beau, le design et le confort : « La forme est belle, c’est un vrai travail et une vraie recherche », et le fauteuil Eero Arnio, symbole des années 60. « Ce qui est très important dans ce que je fais, c’est que ce doit être quelque chose de pratique dont on a besoin, un mobilier fonctionnel de vie, que ce soit beau mais aussi vintage. Ça doit avoir une vie. Même s’il y a une petite usure, ce n’est pas gênant. Et puis il y a aussi la nostalgie… ! »

Chez Juliette, malgré ou grâce à tout le respect et l’admiration qu’elle a pour ces créateurs, nous avons le droit de toucher, de caresser les objets et les meubles, de sentir cette patine qui est la marque du temps et de l’histoire de chaque pièce. Juliette désacralise l’objet, le rend à la vie.

Ses Expositions à thème.

• Décembre 2008, « Lumières et couleurs » Sélection de luminaires colorés des années 50 à 70.
• Septembre 2009, « Jazz 54 », vernissage avec orchestre de jazz.
• Février 2010, à l’occasion de la Saint Valentin, « Nous deux », avec des duos de chansons dans un environnement de mobilier design sélectionné par paire.
• Mars 2010, « Salon Art Paris – Guest », installation d’une maison cinétique en accord avec des œuvres de la galerie Lelia Mordoch.
• Novembre 2010, « Saint Germain - Gainsbourg - Les femmes », Exposition à l’occasion de Photo Saint-Germain-des-Prés. Photographie par Tony Frank, Pierre Terrasson, Martine Peccoux, Sam lévin


En novembre 2010, la première édition de Photo Saint-Germain-des-Prés (dont elle est coorganisateur) lui offre l’opportunité d’associer photos et design et de réorganiser son espace en donnant sa place à chacune de ses pièces comme aux photos, avec cohérence afin de raconter une histoire autour d’un thème « Saint-Germain – Gainsbourg/ les femmes ». Une mise en scène narrative qui offre au visiteur comme à l’acheteur un petit plus qui ne tient qu’à son talent et à sa fantaisie.


Thierry Vasseur

C’est un homme à femmes. Dangereuses, exclusivement. En onze ans de collaboration et une quarantaine de couverture, Thierry Vasseur a donné un style photographique à la série SAS, et s’est offert une image. Cadre confortable mais frustrant pour l’artiste qui s’en échappe en explorant de nouvelles directions, liées à un même imaginaire et un goût pour le montage et les couleurs saturées. Retour sur images.

S’il vient tardivement à la photo, Thierry Vasseur brûle ensuite les étapes. Devenu familier des plateaux de télévision et de cinéma, il y promène son regard iconoclaste et se distingue en livrant une expo décalée présentant nombre de personnalités – dont l’abbé Pierre – équipées de... gants de boxe. Si ses travaux pour diverses grandes marques subviennent aux nécessités alimentaires, Thierry Vasseur est avant tout un photographe de nu. Rien de plus original dans ses motivations vers cette spécialité qu’une passion pour le corps féminin, comme tant de ses pairs, mais la recette baigne ici dans une sauce kitch relevée d’une pointe d’humour. Nettement seventies, l’univers qu’il met en images multiplie les références au cinéma et aux comics Marvel , et les appels à l’imaginaire de notre adolescence.

Tombant sous le charme de ses œuvres lors d’une exposition en 1998, Gérard de Villiers lui propose d’illustrer les couvertures de ses livres. S’ensuit une quarantaine de couvertures, qui constituent autant de clins d’œil à l’esthétique des années 70. Dans les années 2000, Thierry Vasseur peaufine un style librement inspiré du Pop Art de Warhol et du surréalisme, et met en scène ses femmes fatales dans un kaléidoscope de perspectives colorées. Traitées de façon très plasticienne, ses amazones sont les héroïnes des Marvel et Strange des années 50, plus près de nous des mangas japonais, mises en scène dans un univers psychédélique. Lorsqu’il nous offre une tueuse sur un fond rose bonbon, c’est au Tarantino période Kill Bill que l’on pense, plus qu’à l’atmosphère polars années 30 qui marqua ses premières créations. Publié en 2005, Eros & Thanatos reflète cet univers « première époque » et les travaux pour SAS.
Il révèle aussi la plus grande liberté prise par l’artiste durant les cinq dernières années dans l’utilisation des couleurs, et introduit dans les images divers objets de consommation issue de l’univers de référence : pistolets, briquets, boutons de manchettes... James Bond n’est jamais très loin.

Puis sans abandonner la femme, Thierry Vasseur explore un nouvel imaginaire : celui des robots, qu’il collectionne par ailleurs. Ici encore l’univers Marvel n’est pas bien loin, les amateurs du genre penseront aussi aux œuvres de David Cintract. Baptisée Les Envahisseurs, cette nouvelle époque partage plus qu’un ADM commun avec celle des Amazones : outre les silhouettes sculpturales, la colorisation forte et le montage signent un style Vasseur aujourd’hui connu et reconnu par les collectionneurs